Effet délétère à long terme sur la fonction pulmonaire d’une exposition fréquente des prématurés aux antibiotiques

WASHINGTON, 14 mai 2025 – Les nouveau-nés prématurés exposés de manière répétée à des antibiotiques semblent présenter une fonction pulmonaire altérée à 5-7 ans, selon une étude allemande.

De précédentes études suggèrent que l’exposition aux antibiotiques contribue au développement de maladies respiratoires obstructives. Mais cette association potentielle n’a pas été évaluée chez les nouveau-nés prématurés, une population particulièrement vulnérable, rappellent le Dr Ingmar Fortmann de l’hôpital universitaire Schleswig-Holstein à Lübeck et ses collègues dans JAMA Network Open.

Pour cette étude à grande échelle, ils ont inclus 3.820 nouveau-nés prématurés de très petit poids de naissance (28,4 semaines d’âge gestationnel en médiane) dans 58 services de soins intensifs néonatals, entre janvier 2009 et mars 2017, qui ont réalisé un bilan de santé à 5-7 ans.

Ils étaient 3.109 (81,4%) à être nés par césarienne. Parmi eux, le score de risque d’antibiotiques (SRA), qui définit le niveau d’exposition périnatale aux antibiotiques, était faible (SRA I) chez 9,4%, avec uniquement une exposition à une prophylaxie antimicrobienne administrée à la mère avant la césarienne, intermédiaire (SRA II) chez 42,7%, avec une prophylaxie chez la mère et une antibiothérapie chez l’enfant, et élevé (SRA III) chez 47,9%, avec en plus une antibiothérapie anténatale chez la mère.

L’analyse des données montre qu’un score SRA plus élevé en période périnatale est associé à une moins bonne fonction pulmonaire de l’enfant à 5-7 ans, c’est-à-dire un z-score du volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS) plus faible, avec un coefficient bêta statistiquement significatif de -0,31 pour un score SRA II par rapport à un score SRA I et de -0,27 pour un score SRA III par rapport à un score SRA II.

Les enfants avec un score SRA III prénatal présentaient en outre une probabilité accrue d’avoir des épisodes asthmatiques, avec un odds ratio (OR) significatif de 1,9 par rapport aux enfants avec un score SRA II.

Ces résultats soulignent l’importance de mettre en place des programmes visant un usage raisonné des antibiotiques chez la mère et le nouveau-né prématuré et une amélioration de la santé respiratoire des enfants exposés précocement à ces antibiotiques de manière répétée, concluent les chercheurs.

JAMA Network Open, publication en ligne du 12 mai